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Réflexions théologiques et environnementales sur l'actualité

blog d'un théologien par ailleurs biologiste

Et la foi ?

Photo La république du Centre. cérémonie inter-religieuse de Montargis. 29 juillet 2016
Photo La république du Centre. cérémonie inter-religieuse de Montargis. 29 juillet 2016

Dimanche 7 aout 2016

Eglise protestante unie de Montargis

Lectures :

Hébreux 11, 1-9

La Foi en question !

Selon la théologie classique (Augustin d’Hippone dans De trinitate) on distingue ,

  • La foi que je crois ? (Fides quae creditur) Foi = croyance
  • La foi par laquelle je crois : (Fides qua creditur) Foi élan du croire

Hébreux propose le foi – la confiance, l’adhérence (Chouraqui) - par laquelle, au moyen de laquelle, la foi est alors complément d’attribution donc agent d’une action dite au passif, donc venant de Dieu

Peut-on posséder la foi ou être possédé par la foi ?

Dans les évangiles, Jésus n’associe jamais le mot foi à un contenu ou à un énoncé dogmatique, mais toujours à un constat d’un élan, d’une volonté, d’une action… la foi, selon Jésus, est toujours dynamique

Le texte d’Hébreux reprend cette conception en en étendant la compréhension à de multiples personnages de l’AT, « agis par la foi »

La « foi » désigne d’abord la confiance que l’on a en quelqu’un ou dans une conviction. Elle est pour Jésus, dans les évangiles un élan pour les autres, quitte à déranger, à transgresser des tabous sociaux, religieux. Ensuite elle est confiance vis-à-vis de Lui : Pierre voulant marcher sur l’eau prend peur et Jésus le nomme « homme de peu de foi (nain de l’adhérence, selon Chouraqui).

Revenons à ce texte, qui d’après les commentateurs date d’avant 70 et la destruction du temple et adressée à des juifs hellénisés.

  1. La compréhension par la foi
    La foi est ce qui permet de comprendre la signification du monde et non l’explication du monde, ce serait alors une connaissance (gnosis). Cela me parle fortement en ce qui concerne la création qui est objet de foi et non de connaissance scientifique. Pour ce seul motif, ce texte mérite qu’on s’y arrête.
  2. La foi comme moteur des patriarches
    L’offrande par la foi (Abel), enlèvement par la foi (Hénoch), Avertissement par la foi (Noé), Réponse par la foi à l’appel (Abraham) : tous les exemples pris font des personnages « saisis par la foi » qui agissent alors en conformité avec ce qu’ils sentent de la volonté de Dieu. D’une certaine façon, la foi et ici le don de Dieu qui permet d’agir alors que tout peut sembler contraire. Une espérance folle naît au creux des humains qui les poussent à se dépasser et à construire des projets… cette espérance est la Foi.
  3. Comment et pourquoi énoncer des « confessions de foi, déclarations de foi » : leur utilité n’est que circonstancielle et non essentielle. La foi est une, ses expressions comme diverses (cf Th Monod : "Pour moi, il y a une montagne, la même pour tous, que nous gravissons les uns et les autres par des sentiers différents. Les uns montent par ici, d'autres par là, mais nous avons tous les uns et les autres, l'ambition ou l'espoir de nous retrouver au sommet, dans la lumière, au-dessus des nuages".)
    En ce sens, la foi de tous les croyants est de même nature, même si leur contenu est différent. Les modalités de la confiance sont différentes, mais la confiance est la même.
    On a pu, ainsi avec Francis Jeanson, parler de la « Foi d’un incroyant »(Le seuil, 1976)
    Les énoncés de foi viennent délimiter des groupes particulier et en exclure les « mal sentant de la foi », les hérétiques, mais aussi définir l’identité de ceux de « l’intérieur ».

La fonction d’une telle déclaration, d’un tel énoncé n’est donc pas de définir la foi, mais les contours d’une communauté de foi, ou pour parler comme Augustin de définir la « fides quae creditur ».

Pour nous, la foi se résume en ceci : Jésus Christ est Seigneur
Amen !

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